L'éternité est une réalité pas une fable
Je suis née dans un famille de 5 enfants: 2 filles et 3 garçons.
Mon enfance était agitée jusqu'à l'âge de 11 ans, quand ma tante décide que ma petite et moi serons envoyées à l'internat à Kumba (une ville de l’ouest du Cameroun) pour faire nos études secondaires.
J'étais dans une école protestante. Le 1er jour, lors de l'intégration, il était coutume de donner une bible et un cantique à chaque nouvel arrivant. On se réveillait tous les jours à 5:30 du matin et allions au culte matinal à 6:30 avant d'aller à l'école. Le soir, on terminait avec un dernier culte à 22:30h.
J'aimais Dieu et cette pratique avait fait de moi une bonne religieuse jusqu'à ma deuxième année. Je rencontre un jeune homme en classe de première qui me parle de Jésus-Christ.... Ce jour là j'admets mon péché et je crois de manière sincère.... J'avais 12 ans. Nous avons formé ensuite un groupe d'élèves ayant connu le réveil à l'internat. Le Seigneur nous multipliait à tel point sorte qu’il nous était interdit d'avoir des rencontres de prière en dehors des heures de cultes. Nous étions souvent punis, suspendus de cours et pour certains même, renvoyés pour cause de rassemblement sectaire. Mais cela ne nous a pas empêché de croire. Nous recevions de plus des lettres, des magazines des ONG chrétiens et étions encouragés à tenir ferme. J’aimais Dieu et mon souci était d'évangéliser tout mon internat.
Jusqu'à mes 17 ans, année de mon BAC, j'ai servi Dieu de manière fidèle, haïssant le péché, et amenant plus d'une trentaine de personnes à Christ dans cet internat. Quitter ce lieu, ayant terminé mes études, m'avait rendu tellement triste car j'avais trouvé une famille et le fait de demeurer ensemble m'avait préservé de beaucoup de chose.
Ce qui a poussé mes tantes (les sœurs de mon père) à vouloir nous envoyer à l'internat, c'est la violence de mon père. Il était un homme rempli de colère et il terrorisait du regard. Quand il était en colère, il devenait violent et incontrôlable. Il avait pour loisir de taper ma mère pour un oui ou pour un non. Il la considérait plus comme un enfant que comme sa femme et ses mots étaient souvent dénigrants et très insultants. Lorsque je suis entrée à l'internat, j’ai fais une promesse à Dieu : si mon père change je te servirai toute ma vie. En sortant de l'internat en 2007 mon père n'avait pas changé il était encore plus violent qu'avant.
Après le BAC, je suis allé à l'Université et j'ai commencé, petit à petit, à mener une double vie et j'ai sombré dans la dépression. Les pensées de suicide, la fornication, le mensonge, les dettes, je m’étais éloignée de Dieu et j'ai même commencé à fumer et souvent boire sous l'influence d'une amie qui me disait que Dieu n'est pas un Dieu à se fâche pour tout et n’importe quoi. J’ai eu l’opportunité de continuer mes études en Tunisie. J'ai continué ma vie. Quand je suis allée en boîte pour la première fois, j'ai beaucoup dansé (de minuit à 6h) sans m'asseoir. Ce jour-là, en rentrant le matin avec ma bande d'amis, je me suis sentie nue, sale. J'avais honte car j'avais une fois connu la vérité. Ce jour-là, la pensée de l'éternité m’a saisie et mon cœur s’est mis à battre la chamade. Je voyais l'enfer partout et ma conscience me condamnait. J'ai appelé mes amis et je leur ai dit que je ne voulait plus cette vie, ce n'est pas moi, je veux servir Dieu. J'ai ensuite cherché une église et j'ai recommencé à chercher Dieu. C'était très dur, si dur que j'avais l'impression que jamais Dieu ne me pardonnerait car je savais la vérité et mon temps d'ignorance était fini mais je continuais à m'amuser avec le péché et les ignorants.
Un jour dans ma recherche de Dieu, je suis arrivée à l'église et ce jour le Pasteur prêchait sur la femme Samaritaine au puits. Et tout à coup, je me suis effondrée en larmes et toute ma vie défilait devant moi et la finalité était l'enfer. Ce jour-là, j'ai crié à DIEU de me reprendre. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus de ma chambre, je ne me lavais plus. Je passais mes jours couchée par terre, dans ma chambre à me repentir et à pleurer parce que je voulais renaître de nouveau. Quelques mois après, j’ai pris le baptême et j'ai à nouveau accepté Jésus dans ma vie. J'ai repris contact avec ma famille de l'internat et je me suis remise à leur écrire des lettres d'encouragement. Je me réjouissais de ce que Dieu les avaient préservés bien que d'autres s'était éloignés comme moi.
Après mon baptême en 2011, j'ai rencontré un homme qui m'a donné un livre : la célébrité un masque du Frère Zach. En lisant ce livre, j'ai compris:
- que ma conversion n'était pas authentique parce que j'avais encore l'amour du monde
- c'était la peur de l'enfer qui me gardait en Christ pas le sacrifice d'amour de Dieu à la croix.
A nouveau j'ai prié de manière sincère à Dieu pour une consécration et en 2012, j’ai pu dire que j'étais une nouvelle créature. Petit à petit je recommençais à évangéliser mais mes amis d'autrefois me fuyait et me trouvais trop bizarre. Je persistais et je ne voulais pas qu'elles périssent. J'ai pris la peine de parler de Jésus à chacune d'elles... Mais celle que j'aimais le plus, que je considérais comme ma meilleure amie, avait le cœur endurci. Un jour, pendant que je la coiffais, j'ai eu à cœur de lui prêcher l'Évangile à nouveau. C'était la dernière fois que je lui parlais de Jésus de manière claire. 7 mois après, elle s'en va pour le Canada et meurt d'une infection pulmonaire. Avait-elle donné sa vie à Jésus par la suite? Je ne saurais vous confirmer cela. Mais je me souviens d'une dernière conversation avec elle et les questions étaient les suivantes : de nous deux qui ira en premier? Comment souhaites-tu partir? On ne savait pas qui partirait la première mais moi j'avais souhaité mourir sur un lit d'hôpital pour avoir le temps de tout confesser avant de fermer les yeux.... C'était notre dernière conversation sérieuse avant qu'elle ne meure sur un lit d'hôpital...
Sa mort m'avait traumatisée. Je pleurais jours et nuits et j’étais confuse. C'était si évident qu'elle n'était plus là bien qu'on allait en boîte ensemble, on fumait, buvait, et avions des copains. Là, j'ai compris que l'éternité était une réalité pas une fable et chaque jour je me rendais compte de combien de fois Dieu m’a aimé. Dès lors je me suis accrochée à Lui. Il est bien vrai que j’ai souvent des moments de faiblesses, mais le péché a cessé d'être ma demeure et Dieu m’a fait grâce de venir en France. Je continue de Le servir et j'apprends davantage à Le connaître.
Laurette.